- TRIFORIUM
- TRIFORIUMTRIFORIUMTerme issu du vieux français «trifoire» venu lui-même du latin transforare («percer à jour»). Le triforium désigne, dans l’architecture religieuse médiévale, un passage étroit pratiqué dans l’épaisseur même du mur; situé au-dessus des grandes arcades ou des tribunes, ce passage ouvre sur l’intérieur de l’édifice — nef, transept ou abside — par une série régulière de petites arcades. Par son étroitesse et sa construction, le triforium se distingue fondamentalement de la tribune, qui est une galerie supérieure. Il n’a pas été créé en vue d’une fonction déterminée, c’est une invention purement formelle, mais comme ce passage — qui traverse généralement les piles ou qui les contourne comme à la cathédrale de Narbonne — permet la circulation d’un homme, il facilite l’entretien des parties hautes de l’édifice. Le triforium est souvent couvert de dalles plates mais il peut avoir aussi un voûtement en berceaux ou en ogives. Primitivement aveugle, car masqué par le toit en appentis des bas-côtés (cathédrales de Laon, de Noyon, de Soissons, et de Chartres), il devient ajouré à partir des années 1235-1245 à Saint-Denis et à la cathédrale de Troyes, grâce à l’adoption des toitures en bâtière. Construit le plus souvent au-dessus des tribunes dans les églises du premier art gothique telles que la cathédrale de Laon, le triforium deviendra un élément essentiel de l’élévation intérieure de l’église quand l’utilisation de l’arc-boutant entraînera la suppression des tribunes comme moyen de contrebutement et réduira l’élévation à trois étages. Il peut être de hauteur très variable, et le dessin de ces arcatures très différent selon les époques: en arc brisé (Chartres, Reims), trilobé (Saint-Denis) ou plus complexe encore dans l’architecture flamboyante. On appelle faux triforium une arcature aveugle plaquée contre le mur au-dessus des grandes arcades, simulant un triforium, ou bien une arcature à jour mais ouvrant sur un comble sans qu’il y ait passage.• 1831; mot angl. (1703); empr. lat. médiév.; de l' a. fr. trifoire « ouvrage ciselé », du lat. transforare « percer à jour »♦ Archit. Ouverture par laquelle la galerie ménagée au-dessus des bas-côtés d'une église s'ouvre sur l'intérieur; cette galerie. Le triforium remplace les anciennes tribunes. Des triforiums.⇒TRIFORIUM, subst. masc.ARCHIT. Dans une église, ensemble des ouvertures par lesquelles la galerie située au-dessus des bas-côtés donne sur la nef principale; p. méton., cette galerie. Le triforium de la cathédrale de Laon, de Rouen. Les églises poitevines se distinguent par l'absence de triforium et de fenêtres dans la nef centrale (MÉRIMÉE, Ét. arts Moy. Âge, 1870, p. 66).Prononc. et Orth.:[
]. Plur. des triforiums. Étymol. et Hist. 1. 1831 archit. « galerie du pourtour intérieur d'une église » (A. DE CAUMONT, Cours d'antiquités monumentales, IV, p. 253 [Paris] ds QUEM. DDL t. 10); 2. 1903-1904 « ajourage de cette galerie » (GUADET, Archit., t. 3, p. 64). Empr. à l'angl. triforium « id. » 1703 (N. BATTELY, Somner's Antiq. Canterb., II. I. IV. 16 ds NED), lui-même empr. au lat. médiév. triforium, ca 1185 (GERVASE [of Canterbury], Tract. de Combust. et Repar. Cant. Eccl., Wks. [Rolls] I. 13, ibid. [cf. aussi DU CANGE]) qui est une latinisation de l'a. fr. trifoire « incrustation, ciselure » et comme adj. « ciselé », ca 1150 or fin trifuire (Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 5009) du lat. d'époque impériale transforare « transpercer »; cf. aussi l'a. fr. tresforer « id. », fin XIIe s. (Sermons St Bernard, 62, 27 ds T.-L.).
triforium [tʀifɔʀjɔm] n. m.ÉTYM. 1831; angl. triforium, 1703; empr. lat. médiéval; de l'anc. franç. trifoire « ouvrage ciselé », du lat. transforare « percer à jour ».❖♦ Archit. Ouverture par laquelle la galerie ménagée au-dessus des bas-côtés d'une église s'ouvre sur l'intérieur; cette galerie. || Le triforium correspond à une galerie étroite (coursière) et remplace les anciennes tribunes. || Triforium à deux, à trois ouvertures surmontées d'un arc de décharge. || Des triforiums.1 La partie moyenne (des édifices à trois étages) est occupée constamment par une galerie obscure (… en note) La galerie dont je parle ici est désignée par les antiquaires (archéologues) sous le nom de Triforium, elle remplace les tribunes qui existaient dans les basiliques romaines.A. de Caumont, Cours d'antiquités monumentales, 1831, in D. D. L., II, 10.2 C'est cette notion des étages multiples que le XIIIe siècle doit abolir (…) au profit des fenêtres hautes (…), au profit des grandes arcades haussées au niveau supérieur des anciennes tribunes, en ne laissant subsister entre les arcades et les fenêtres qu'un mince triforium, appelé à être absorbé par ces dernières.Henri Focillon, l'Art d'Occident, p. 151 (→ aussi Tribune, cit).
Encyclopédie Universelle. 2012.